Dantes s'éveilla dans un lieu qu'il ne reconnu pas tout de suite. Etendu sur une couche propre et confortable, il porta sa main au visage. Les éckimoses couvrant son visage et le sang coagulé lui rappelé la terreur qu'il avait éprouvé devant la créature des ténèbres. Il avait combattu, et il avait perdu. Mais le combat ne s'était pas achevé par la mort du guerrier. Et ce dernier n'avait pas révélé son atout majeur. Il profita de ce que la pièce soit vide pour se trainer hors du lit. Titubant, il se rendit à Réliss, son ancien dortoir. Comme il l'avait pensé, Dargor était passé. Il avait déposé l'Epée d'Emeraude sur le lit qui avait été le sien. La Sainte Relique des Terres Enchantées luisait d'un éclat nouveau. Son appel s'était fait plus fort à mesure qu'il approchait de la terrible lame. La tête de Dantes semblait prête à éclater, et le cri de l'arme lui martelait les tempes.
*Agonie, répétait-elle inlassablement. Agonie.* La main tremblante, le guerrier frôla la lame de sa main. Le métal était gelé. Au contact de la chair, il devint brulant, et Dantes poussa un cri.
*Agonie. Agonie. AGONIE !*
Soudain, le regard du guerrier s'enflamma. Il empoigna le manche de l'arme à deux main et la souleva. Ses muscles se gonflèrent tandis que ses dernières blessures disparaissaient.
*AGONIE ! AGONIE ! AGONIE !*
Il plaça l'Epée d'Emeraude dans son dos et mût par une force nouvelle, une haine farouche emplit tout son être tandis qu'il repensait au démon. Sans l'intervention de Kazumi, il serait mort.
"NON ! hurla-t-il dans le silence de la nuit qui tombait. NON ! Ce combat n'était pas terminé ! Tu as eu l'occasion de me tuer, tu n'en n'auras pas d'autres !"
Seul l'écho de sa propre voix lui répondit. Alors, il se dirigea vers le hall d'entrée, poussa la lourde porte aux battant de bronze de l'école, et disparut dans les ténèbres.